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Dossiers2008/04/11

Sartre: philosophie, littérature, politique...

Informations
  • Résumé
  • Mots-clés (11)
Texte

La vie imaginaire : échec ou réussite ? L’imaginaire et L’idiot de la famille de Sartre Annabelle Dufourcq

Résumé : Le problème de la place envahissante de l’imaginaire au sein même de l’existence est l’un des axes directeurs de la philosophie de Sartre. Peut-on parler de vie imaginaire ou bien les images sont-elles trop pauvres pour cela ? Si la conscience est néant et si toute existence comprend une dimension irréductible de comédie, la vie même n’est-elle pas imaginaire ? Mais alors, si tel est le cas, cette vie est-elle vaine quête d’être, « passion inutile », liberté flamboyante ou difficile libération luttant et coopérant avec un imaginaire ambigu ? Nous nous proposons dans cet article de poser les jalons d’une réflexion sur ce problème, parcourons l’œuvre de Sartre selon ce fil directeur et analysons quelques moments clefs de la réflexion sartrienne sur l’imagination : le quatrième chapitre de L’imaginaire, intitulé « la vie imaginaire », l’étude de l’existence comme néant et comédie dans L’être et le néant, la morale du jeu et, enfin, l’instruction, dans L’idiot de la famille, du « cas » Flaubert, néanmoins archétypal, choisi par Sartre précisément parce que cet auteur a voué sa vie à l’imaginaire.

Jean-Paul Sartre. Quelle pagine del Castoro che fiancheggiano il male Claudio Tognonato

Abstract: Novelle e racconti, pensieri e progetti dagli Écrits de jeunesse. Tradotti alcuni racconti e appunti giovanili del filosofo francese dove sono già presenti gli elementi fondanti il progetto di ricerca di una filosofia del concreto che guiderà la sua riflessione, da « L’essere e il nulla » alla « Critica della ragione dialettica ». E che avrà come inseparabile compagna di viaggio Simone de Beauvoir.

Il Baudelaire di Sartre: un uomo in fuga dalla libertà Salvatore Marfella 

Abstract: Il Baudelaire costituisce la prima delle grandi monografie (seguite poi da quelle su Jean Genet e da quelle incompiute su Gustave Flaubert e Stéphane Mallarmé) dedicate da Sartre ad alcuni grandi autori della letteratura francese. Quest’opera, pur nella sua brevità ed asciuttezza, ci ha consentito di affrontare alcuni temi cruciali del primo pensiero sartriano, tra cui i concetti di mauvaise foi, ossia di malafede, e quello di progetto, oltre al tema della libertà, che è in qualche modo l’asse portante di tutto il pensiero di Sartre. Dopo una breve disamina de L’existentialisme est un humanisme, utile per richiamare i temi summenzionati, ci siamo posti l’obiettivo di sviluppare una riflessione sulla soggettività e sulla creazione dei valori attraverso l’analisi delle opere e del pensiero di alcuni scrittori e filosofi che, nella nostra ipotesi, hanno profondamente influenzato, in un modo o nell’altro, la speculazione filosofica sartriana. In particolare, la citazione e l’esplorazione delle opere di autori come Sade, Dostoevskij, Nietzsche, Camus, ci ha permesso di evidenziare quanto il tema dell’angoscia religiosa, connesso con la relatività, l’arbitrarietà e la fragilità dei valori morali e riportato alla dimensione esistenziale, costituisca un aspetto centrale nella creazione letteraria e nel pensiero filosofico di Sartre. Attenzione è stata data, infine, all’analisi del vissuto di Baudelaire nella descrizione compiuta da Sartre del rapporto del grande poeta delle Fleurs du Mal con i suoi familiari.

La critica letteraria di Jean-Paul Sartre dall’engagement all’Idiot de la famille Salvatore Marfella

Abstract: Questo contributo si pone l’obiettivo di studiare l’evoluzione di alcuni concetti-chiave del pensiero di Jean-Paul Sartre mettendo a confronto i suoi scritti di critica letteraria del secondo dopoguerra (in particolare, il Baudelaire e i cosiddetti articoli programmatici) con L’Idiot de la famille, l’ultima delle sue grandi biografie. Nello specifico, vengono presentati ed analizzati tre aspetti del pensiero sartriano che mostrano il radicale mutamento di prospettiva compiuto dal filosofo. In primo luogo, viene mostrato come muta, nell’ottica di Sartre, la funzione della letteratura. Negli scritti degli anni ’40, la letteratura è, per Sartre, engagement, cioè un modo per lo scrittore di aggredire la realtà sociale e di far sentire la sua voce sugli avvenimenti. Al contrario, nell’Idiot de la famille la letteratura viene presentata da Sartre come una fuga dalla Storia e un tuffo nell’immaginario. In secondo luogo, viene profondamente rivisto, da Sartre, il concetto di libertà. Mentre gli scritti degli anni ’40 esaltano la libertà totale ed assoluta dell’individuo, a prescindere dalle sue condizioni materiali, nell’Idiot de la famille Sartre presenta un’analisi più approfondita della libertà, affermando che essa è condizionata a priori e fortemente limitata da fattori storico-politici, sociali e psicologici. Infine, nel testo su Flaubert, Sartre allarga in maniera consistente la prospettiva storica passando da una visione soggettiva e circostanziata, ad un’ampia trattazione degli aspetti politici e sociologici combinando, in un originale sincretismo, il pensiero marxista e la psicanalisi. 

Sartre, adversaire de la non-violence ? Entretien avec Gérard Wormser paru dans Alternatives non violentes, n° 139, juin 2006.

Phénoménologies: la relation de Jacques Derrida à Sartre et Heidegger Gérard Wormser

Résumé : Est-il possible d’en finir avec l’humanisme ? Toute anthropologie est-elle vouée à l’obscurité quant à ses fondements ? Cette problématique anime le travail philosophique en Allemagne et en France, depuis Kant et Fichte. Il a connu un rebondissement accentué depuis que Husserl, après s’être élevé contre tout psychologisme, a semblé donner de son propre travail une interprétation centrée sur un ego qui paraît retenir, à l’état implicite, un idéal d’humanité. Le rationalisme husserlien s’est exprimé de manière toujours plus marquée en des termes renvoyant à l’expérience mondaine, et ses recherches pour la constitution vont de pair avec une préoccupation historique de plus en plus appuyée. La manière dont Heidegger s’en est démarqué n’a pas cessé d’alimenter le débat et de susciter la controverse. Cet article reprend le fil de cette histoire à travers les lectures de Sartre, Derrida et Heidegger.

Les Deux Magots: Sartre et Bourdieu en regard Gérard Wormser

Résumé : "Malgré l’existence de relais et de médiateurs, la vérité scientifique a toutes les chances d’atteindre ceux qui sont le moins disposés à l’accepter, et très peu de chances de parvenir à ceux qui auraient le plus intérêt à la recevoir" (Bourdieu, Questions de sociologie). L’intention de "transformer des problèmes métaphysiques en problèmes susceptibles d’être traités scientifiquement, donc politiquement" (idem), rapproche Pierre Bourdieu de Jean-Paul Sartre. L’oeuvre de Bourdieu se situe explicitement dans une relation critique à son devancier, dont il reconduit la tentative pour opérer la jonction de la phénoménologie avec les dimensions collectives de l’existence.

Sartre, du mythe à l’histoire Gérard Wormser

Résumé : Des Écrits de Jeunesse aux Mots, Sartre se laisse définir comme un enfant des guerres et des défaites, dont la vocation est de surcroît marquée par le vide laissé par l’étroitesse de sa famille et l’absence de toute prescription faite sur son avenir. « Pas de surmoi » (Les Mots), mais peu de croyances, et la confusion entretenue de l’existence avec une scène théâtrale où les événements sont joués « pour de faux », ou bien avec les conventions artistiques qui placent l’œuvre au foyer de toute considération sur le monde. Telle est au moins l’image que Sartre a conservé de sa jeunesse. Cependant, Sartre s’est progressivement engagé dans une existence qui acceptait non seulement la gratuité, mais aussi le tragique. Son scénario Résistance, en 1943, la mise en scène des Mouches, la même année, ou encore les Réflexions sur la question juive en 1944, ou enfin les premières esquisses des Cahiers pour une Morale en 1945 le disent clairement.

Éthique et violence dans les Cahiers pour une morale de Sartre Gérard Wormser

Résumé : Rédigeant les Cahiers pour une Morale (Paris, Gallimard, 1983), Sartre poursuit, dans la ligne du "Pour-autrui" de l’Etre et le néant, et de ses Réflexions sur la question juive, la mise à jour des modes selon lesquels la situation qui scelle notre être-dans-le monde pose les conditions initiales d’une historicité qui, à cette date (1948), reste encore à thématiser dans nombre de ses dimensions. Bien qu’il ne les ait pas publiés, il est indéniable que les aspects les plus incisifs de ces Cahiers ouvrent le questionnement qui conduira à la Critique de la raison dialectique.

Sartre et l’avenir de la démocratie libérale William MacBride

Résumé : Depuis l’aube de sa pensée proprement politique jusqu’à la fin de sa vie, Jean-Paul Sartre a toujours considéré que le système électoral dominé soit par deux soit par plusieurs « partis », typique des pays occidentaux et qui se proclame le sommet de la démocratie réelle était profondément mystificateur. Au moment du centenaire de sa naissance, ne lui doit-on pas un respect renouvelé pour ses idées dans ce domaine ? Voilà ma thèse. Sans examiner l’évolution de la pensée politique de Sartre, y compris ses opinions à propos des pays de l’Est, dont le socialisme n’était guère plus réel que la démocratie, ainsi qu’il le réalisa lui-même, je me bornerai plutôt à rappeler aux lecteurs certains aspects, et en particulier certains aspects iconoclastes, de cette pensée, dans l’espoir de pouvoir jeter un regard plus clair vers un avenir possible dans lequel ces icônes-là auront disparu.

Sartre: la rhétorique de l’épitaphe ou le mot comme cercueil Deise Quintiliano

Résumé : Cet essai analyse la présence de la mort, les discours du deuil, les panégyriques in memoriam aux amis, la grandiloquence funèbre, disséminés dans l’ensemble de textes (auto)biographiques sartriens, en fonction de l’importance fondamentale qu’assume la « rhétorique de l’épitaphe » dans les études de « l’amitié ». Cette importance est renforcée dans la mesure où dans l’(auto) épitaphe et la glorification de la mort elle-même, il est possible d’identifier la visée effective du projet (auto) biographique sartrien, qui théâtralise la présence de la mort dans la contingence de la vie, envisageant dans l’image de l’écrivain-posthume la vraie possibilité d’émergence d’une praxis scripturale.

Mauriac et Sartre, la liberté des personnages   Paulina Sperkova

Résumé :  J’aimerais confronter ici les points de vue de deux écrivains célèbres - François Mauriac et Jean-Paul Sartre - concernant les personnages de romans, ou plus précisément la liberté des personnages dans le roman. Je situerai tout d’abord la dispute dans le contexte littéraire tout en considérant les situations respectives de Mauriac et de Sartre. J’analyserai ensuite les reproches de Sartre concernant la liberté des personnages dans les romans de Mauriac, ainsi que l’argumentation qui les soutient. Puis j’étudierai les réactions de Mauriac à cette critique pour voir finalement les conclusions que l’on peut tirer de cette dispute.

Sartre et Derrida: les promesses du sujet Christina Howells

Résumé : Dans cet article issu d’une conférence tenue en juin 1999 lors du Colloque du Groupe d’études sartriennes en présence de Jacques Derrida, Christina Howells confronte les conceptions du sujet chez Sartre et Derrida tout en relisant, à la lumière de Sartre, la lecture critique de Sartre faite par Derrida. En 1962, Sartre représentait, selon Derrida, une force déstabilisante, une trouée dans le paysage phénoménologique, bouleversant les certitudes husserliennes, comme Derrida le fera bientôt lui-même. Mais quelques années plus tard, dans la conférence « Les fins de l’homme », que Derrida a prononcée à New York en 1968, Sartre devenait le métaphysicien humaniste, auteur d’une ontologie phénoménologique censée être une anthropologie philosophique...

Resposta a Juliette Simon. Reflexões sobre o fenômeno da alienação em Jean-Paul Sartre André Dalpicolo

Resumo: O objetivo deste trabalho é revelar a forma pela qual a pesquisadora belga Juliette Simont conferiu uma interpretação diferenciada em relação ao entendimento do fenômeno da alienação no corpus sartrianum [Cf. Sartrean ethics (In: Sartre). New York, Cambridge Universitaires Presses, 1992, pp. 178-210], uma vez que o relacionou somente com uma espécie de "obrigação" que a condição humana deve aceitar no seu desenvolvimento temporal. Melhor: ela identifica esse fenômeno com a exterioridade produzida na tentativa do homem de superar a finitude que o cerca. Assim, Juliette conclui que a questão ética permanece em aberto no pensamento de Sartre, pois não há como imaginar o desenvolvimento da liberdade humana à margem da alienação enquanto "determinismo". A nosso ver, a origem dessa interpretação diferenciada baseia-se na falta de explicação referente à influência exercida por Hegel sobre Sartre, apesar deste assinalar o caráter hipotético da redução do Ser ao Saber.

A antropologia estrutural e histórica de Jean-Paul Sartre André Dalpicolo

Resumo: O objetivo do artigo é compreender os limites da antropologia estrutural e histórica de J.-P. Sartre, porque significa o húmus do seu pensamento maduro. Noutros termos, esse artigo deseja compreender a antropologia estrutural e histórica enquanto Ciência. Para tanto, é preciso compará-la à ideologia (razão analítica) que procura suprimir o princípio da não-conformidade entre o Ser e o Saber através do exame da estrutura teleológica do inorgânico. Assim, a antropologia estrutural e histórica revela que essa ideologia significa a alienação do conhecimento, porque dificulta o desenvolvimento do autêntico materialismo histórico na História ; porém, é importante salientar que essa alienação do conhecimento é um dado fundamental na composição da antropologia estrutural e histórica, uma vez que mostra os seus limites. Convém observar que esses limites configuram a antropologia estrutura e histórica enquanto método científico baseado no conhecimento da alienação.

Sartre et le parti communiste français après la libération (1944-1948) David Drake

Résumé : Dans cette analyse des rapports politiques entre Sartre et le PCF entre 1944 et 1948, je vais d’abord situer le PCF dans le paysage politique français tout de suite après la Libération. Ensuite j’examinerai les principales critiques lancées contre Sartre et l’existentialisme par le Parti et ses sympathisants. En conclusion j’indiquerai brièvement des différends entre le PCF et Sartre sur quelques questions politiques précises pendant cette période.

Sartre, intentionnality and praxis Roy Elveton

Abstract: In January, 1939, one year after the death of Edmund Husserl, Sartre published a short essay entitled "Husserl’s Central Idea." In the space of a few paragraphs, Sartre rejects the epistemology of Descartes and the neo-Kantians and their view of consciousness’s relationship to the world. Consciousness is not related to the world by virtue of a set of mental representations and acts of mental synthesis that combine such representations to provide us with our knowledge the external world. Husserl’s intentional theory of consciousness provides the only acceptable alternative : "Consciousness and the world are immediately given together : the world, essentially external to consciousness, is essentially related to it." The only appropriate image for intentionality and our knowing relationship to the world is that of an "explosion" : "to know is to ‘explode’ toward" an object in the world, an object "beyond oneself, over there...towards that which is not oneself...out of oneself."

Sartre : écriture et engagement Gérald Garutti

Résumé : La question Sartre reste brûlante. Témoin, le passionnant colloque tenu cet été au Centre Culturel International de Cerisy-la-Salle. Sartre y faisait retour pour la troisième fois. En 1926, le jeune normalien nietzschéen y était invité à un débat sur la spiritualité ; dans le hall du château, sur une photo où il pose à genoux en une prière inversée, son ironie pointe encore. En 1979, un an avant sa mort, le contemporain capital s’y voyait consacrer une première décade, remarquable. Enfin, organisé en 2005 par Michel Rybalka et Michel Sicard, le colloque intitulé "Sartre : écriture et engagement" aura marqué par son excellence : nombre et qualité des participants (dont Michel Contat, Dominique Desanti, Maurice de Gandillac, Jacques Lecarme, Bernard-Henri Lévy, Olivier Todd, Pierre Verstraeten...), rayonnement international des meilleurs spécialistes (Allemagne, Belgique, Brésil, Canada, Corée, États-Unis, Italie, Japon, Royaume-Uni...), vitalité de la recherche (40 interventions), richesse des perspectives (historiques, politiques, philosophiques, littéraires, esthétiques...), intensité des débats... De ces échanges très denses, voici un compte-rendu forcément partiel (pardon aux absents) et délibérément subjectif (pardon aux présents), ne pouvant hélas citer ni tout ni tous, et n’engageant donc nul autre que son auteur.

Sartre, Simmel e uma "fenomenologia social" das crônicas folhetinescas Ariane Ewald

Resumo : Pensar o passado no processo de formação da subjetividade é "situar" o sujeito no espaço e no tempo e, a partir do presente, reconstruir este passado em função de um projeto que se evidencia. A proposta deste texto, partindo dos direcionamentos metodológicos fornecidos por Jean-Paul Sartre e Georg Simmel, é discutir a entrada da idéia de modernidade no Brasil através de crônicas publicadas nos jornais do Rio de Janeiro nos meados do século XIX e como, neste contexto, a relação indivíduo e sociedade é crucial na formação da subjetividade moderna. O texto procura mostrar que a relação entre meios de comunicação e subjetividade pode ser compreendida através de uma "fenomenologia social da crônica" na tentativa de ampliar as possibilidades de compreensão do mundo em que vivemos e da vida que decidimos viver. O surgimento e a conseqüente entrada da cultura do consumo no Brasil no século XIX, produziu uma nova experiência existencial e, ao mesmo tempo, uma ruptura com o modo de viver e se relacionar até então.

Sartre, Sarah Kofman et Jacques Derrida: la déconstruction et son héritage Patrice Bougon

Résumé : Jacques Derrida et Sarah Kofman ont hérité de Jean Paul Sartre, mais la pratique de la déconstruction a mis en question la démarche du fondateur des Temps Modernes, notamment en ce qui concerne la relation entre la philosophie et la littérature. Il est intéressant d’analyser comment, après avoir écrit une bonne partie de leurs œuvres, ces deux philosophes ont pris la peine de remarquer les traces de l’oeuvre de Sartre dans leur autobiographie intellectuelle. L’héritage est pour une part de l’ordre de l’inconnu. La temporalité du sujet lecteur, la dette, le rapport entre théorie et autobiographie, le rapport au suicide (S.K.) sont aussi ici analysés.

Literature and philosophy in Sartre’s early writings Alain Flajoliet

Abstract: It has often been noticed that the philosophical analysis developed in L’être et le néant can be related to Sartre’s literature. As a consequence, Sartre’s early writings have often been criticized from two points of view. The philosophical works, it is said, are not sufficiently rigorous, and the novels, short stories, plays, are nothing but problem literature, too philosophical to arouse curiosity. Sartre’s phenomenological works are not taken seriously, especially in France (the situation is quite different with Merleau-Ponty’s phenomenology). The aim of this paper is to criticize the common opinion in this matter.

Le masculin et le féminin: Sartre et Beauvoir, regards croisés Michel Kail

Résumé : Les catégories du masculin et du féminin ont, dans le discours philosophique, un statut pour le moins problématique, puisqu’elles y interviennent à titre d’arguments tout en étant fortement investies par les préjugés qui résultent de la domination masculine et servent à l’entériner. Comme si, au moment d’user de ces catégories, la vigilance critique, constitutive du projet philosophique, se relâchait et perdait sa raison d’être. Pour rendre compte de cet affaiblissement (coupable) de la veille critique, un argument sociologique peut être avancé : les philosophes étant massivement des « hommes », ils tirent profit de la domination masculine et aident à sa légitimation en véhiculant, sous des formes plus ou moins raffinées, les préjugés qui la confortent. Cette explication ne manque jamais d’être, à la fois, valide et insuffisante. Elle ne permet pas de comprendre pourquoi le discours philosophique refoule son acuité critique à propos des catégories du masculin et du féminin, tout en l’exerçant à l’occasion, par exemple, des notions du bien et du mal, tout aussi susceptibles d’être partie prenante d’une idéologie de la domination.

1945-2005, Existentialism and humanism sixty years on Debbie Evans

Abstract: In his 1945 lecture, Jean-Paul Sartre defends Existentialism against the ‘charges’ of being a philosophy of pessimism, despair, nihilism, anarchy, vulgarity, baseness, ugliness and last but definitely not least the ‘charge’ of amorality since Sartre, restating the position of Dostoyevsky affirms the humanistic starting-point of Existentialism : ‘Si Dieu n’existe pas tout est permis.’ The alleged Sartrean ‘starting point’ of the Cartesian cogito, the maîtrise of the ‘je pense’ as the isolated presence of a pure subjectivity was considered by both Communist and Christian critic alike to preclude any form of concrete action in, or social solidarity with, the outside world.

Living with Mother. Sartre and the problem of Maternity Benedicte O’Donohoe

Abstract: Michel Contat, Sartre’s bibliographer and the foremost authority on his work, has pointed out that ’Sartre’s mother’ was the most important woman in his life : it’s not Simone de Beauvoir, like people think - no, no, it was actually Mummy - he lived with Mummy, you know...’ In the same interview, citing Freud, Contat attributes Sartre’s ‘genius’ to the ‘love of a beautiful young mother’, the conviction that she ‘has a genius […] and the very strong relationship between mother and child’. There are those who might object to this succinct psychoanalysis that it is rather Simone de Beauvoir who was the key female figure of Sartre’s adult life, becoming the mentor and guardian of his mature genius.

Ontologie et anti-humanisme. Sartre et Heidegger Charles Martin-Fréville 

Résumé : Nous nous proposons d’établir que la notion d’homme est incompatible avec l’ontologie, en partant d’une opposition entre Sartre et Heidegger. En effet, d’un côté nous trouvons une démarche qui se dit ouvertement humaniste, de l’autre une défiance à l’égard de cette tendance. Mais d’où vient cette méfiance pour la notion d’homme et l’humanisme qui s’en fait le défenseur ? Faut-il se contenter d’invoquer une question d’affinités électives ? Ou au contraire, restreindre cette opposition à un différend lexical, l’un parlant d’homme et l’autre de Dasein ? Nous pensons bien plutôt que le montage heideggérien exclut fondamentalement les valeurs humanistes. Voire : tout discours sur l’être, fondé sur des principes touchant exclusivement à l’être, serait incompossible avec un discours l’anthropologique, au sens large d’un discours qui tiendrait l’homme comme point d’absolu d’un dispositif théorique.

Articles (22)
La question Sartre reste brûlante. Témoin, le passionnant colloque tenu cet été au Centre Culturel International de Cerisy-la-Salle. Sartre y faisait retour pour la troisième fois. En 1926, le jeune normalien nietzschéen y était invité à un débat sur la spiritualité ; dans le hall du château, sur une photo …
Rédigeant les Cahiers pour une Morale (Paris, Gallimard, 1983), Sartre poursuit, dans la ligne du « Pour-autrui » de l'Être et le néant, et de ses Réflexions sur la question juive, la mise à jour des modes selon lesquels la situation qui scelle notre être-dans-le-monde pose les conditions initiales d'une …
Sartre, Simmel et une phénoménologie sociale des « chroniques de feuilletons ». Penser le passé dans le procès de formation de la subjectivité, c'est "situer" le sujet dans l'espace et le temps et, à partir du présent, reconstruire ce passé par rapport à un projet qui se révèle. L´objectif de …
Entretien avec Gérard WORMSER paru dans Alternatives non violentes, n°139, juin 2006.
J'aimerais confronter ici les points de vue de deux écrivains célèbres – François Mauriac et Jean-Paul Sartre – concernant les personnages de romans, ou plus précisément la liberté des personnages dans le roman. Je situerai tout d'abord la dispute dans le contexte littéraire tout en considérant les situations respectives de …
L'intention de "transformer des problèmes métaphysiques en problèmes susceptibles d'être traités scientifiquement, donc politiquement", rapproche Pierre Bourdieu de Jean-Paul Sartre. L’œuvre de Bourdieu se situe explicitement dans une relation critique à son devancier, dont il reconduit la tentative pour opérer la jonction de la phénoménologie avec les dimensions collectives de …
Cet essai analyse la présence de la mort, les discours du deuil, les panégyriques in memoriam aux amis, la grandiloquence funèbre, disséminés dans l'ensemble de textes (auto)biographiques sartriens, en fonction de l'importance fondamentale qu'assume la « rhétorique de l'épitaphe » dans les études de « l'amitié ». Cette importance est …
Le problème de la place envahissante de l’imaginaire au sein même de l’existence est l’un des axes directeurs de la philosophie de Sartre. Peut-on parler de vie imaginaire ou bien les images sont-elles trop pauvres pour cela ? Si la conscience est néant et si toute existence comprend une dimension …
Dans cette analyse des rapports politiques entre Sartre et le PCF entre 1944 et 1948, je vais d'abord situer le PCF dans le paysage politique français tout de suite après la Libération. Ensuite j'examinerai les principales critiques lancées contre Sartre et l'existentialisme par le Parti et ses sympathisants. En conclusion …
Dans cet article issu d'une conférence tenue en juin 1999 lors du Colloque du Groupe d'études sartriennes en présence de Jacques Derrida, Christina Howells confronte les conceptions du sujet chez Sartre et Derrida tout en relisant, à la lumière de Sartre, la lecture critique de Sartre faite par Derrida. En …
Depuis l'aube de sa pensée proprement politique jusqu'à la fin de sa vie, Jean-Paul Sartre a toujours considéré que le système électoral dominé soit par deux soit par plusieurs « partis », typique des pays occidentaux et qui se proclame le sommet de la démocratie réelle (à la différence des …
Nous nous proposons d'établir que la notion d'homme est incompatible avec l'ontologie, en partant d'une opposition entre Sartre et Heidegger. En effet, d'un côté nous trouvons une démarche qui se dit ouvertement humaniste, de l'autre une défiance à l'égard de cette tendance. Mais d'où vient cette méfiance pour la notion …
Les catégories du masculin et du féminin ont, dans le discours philosophique, un statut pour le moins problématique, puisqu’elles y interviennent à titre d’arguments tout en étant fortement investies par les préjugés qui résultent de la domination masculine et servent à l’entériner. Comme si, au moment d’user de ces catégories, …
Des Écrits de Jeunesse aux Mots, Sartre se laisse définir comme un enfant des guerres et des défaites, dont la vocation est de surcroît marquée par le vide laissé par l’étroitesse de sa famille et l’absence de toute prescription faite sur son avenir. « Pas de surmoi » (Les Mots), …